L’année 2025 confirme une tendance déjà bien engagée : les chaînes spécialisées dans le burger continuent à gagner du terrain en France. Notre dernière étude Meaningful Vision permet de mesurer précisément cette évolution, en comparant la densité d’établissements pour 100 000 habitants entre 2024 et 2025 dans les dix principales villes françaises ainsi qu’au niveau national. À la lecture des données, le constat est clair : si le marché n’évolue pas de manière uniforme, son expansion reste solide et largement installée.
Au niveau national, la densité moyenne des chaînes de burgers en France progresse de 3,5 à 3,8 établissements pour 100 000 habitants, soit une hausse de 8 %. Ce chiffre témoigne d’un fort dynamisme du secteur, qui continue d’étendre son maillage, y compris dans des zones moins denses démographiquement. Cette progression nationale dépasse légèrement celle observée dans les dix principales villes étudiées, où la croissance atteint 6 % (de 4,3 à 4,6). Une nuance qui suggère que les enseignes cherchent désormais à renforcer leur présence au-delà des grands centres urbains mais désormais plutôt dans les villes moyennes.
Dans les grandes villes, plusieurs métropoles se distinguent par des hausses particulièrement marquées. Lille enregistre la croissance la plus importante, avec un bond spectaculaire de +25 %, passant de 3,0 à 4,3 établissements pour 100 000 habitants. La ville conforte ainsi son rôle de pôle majeur de la restauration rapide dans le nord du pays. Lyon (+16 %), Nice (+10 %), Marseille (+11 %), Montpellier (+13 %) et Toulouse (+10 %) affichent également des progressions solides, confirmant une dynamique forte dans des régions où la population jeune et active soutient la demande en restauration rapide.
Paris, malgré une densité déjà très élevée, voit encore ses chiffres progresser de 5,1 à 5,3 (+4 %). Une croissance modérée mais révélatrice d’un marché qui, loin de se tasser, continue d’évoluer, porté par l’attractivité touristique, la diversité des consommateurs urbains, et l’implantation de nouvelles chaînes de burgers.
Deux villes font toutefois exception à cette tendance haussière : Bordeaux et Nantes. Bordeaux, pourtant l’une des villes les mieux dotées, recule de 6,9 à 6,5, soit -6 %. Cette baisse peut traduire un rééquilibrage du secteur après une phase d’expansion rapide. Le recul le plus notable est toutefois observé à Nantes, où la densité passe de 3,3 à 2,2, représentant une chute de 12 %. Cette baisse interroge sur la saturation du marché local ou sur des repositionnements d’enseignes cherchant à optimiser leur réseau.
La carte de France permet de visualiser clairement ces disparités territoriales. Les métropoles du sud et de l’est, comme Marseille, Nice, Lyon ou Montpellier, apparaissent en pleine croissance, tandis que l’ouest du pays affiche un dynamisme plus contrasté.
Au-delà des chiffres, l’infographie met en lumière la transformation profonde du paysage alimentaire français. Le burger, longtemps perçu comme un symbole de la culture fast-food américaine, s’est pleinement intégré aux habitudes de consommation nationales. La montée en puissance de ces chaînes reflète également une évolution sociologique : accélération des rythmes de vie, recherche de solutions de restauration rapides et standardisées, et popularité grandissante des offres de livraison.
En 2025, la France ne se contente plus d’aimer le burger : elle l’a définitivement adopté ! François Godeau, co-fondateur de Meaningful Vision, rappelle que : « Si le développement se poursuit au niveau national, les disparités locales montrent que le marché arrive progressivement à maturité, avec des zones géographiques désormais stabilisées grâce à une offre de restaurants de burgers satisfaisantes alors que d’autres villes sont encore en pleine conquête ».